L'UBT apporte des réponses aux nouveaux défis dans le secteur du transport

Le secteur du transport est en pleine évolution.


L’industrie du transport forme de plus en plus un ensemble cohérent, la chaîne d’approvisionnement est fermée. Des grandes compagnies maritimes investissent dans la logistique et les services de remorquage, les services d’expédition de colis ont leur propre flotte aérienne, des grandes multinationales contrôlent les chaînes d’approvisionnement... Les secteurs dans lesquels l’UBT est active forment de plus en plus une même chaîne d’activités.


Cette chaîne de transport intégrée se caractérise par différentes évolutions simultanées nécessitant une réponse syndicale adéquate : la mondialisation, la dérégulation et les attaques envers les droits acquis, le dumping social, l’automatisation et la numérisation …

Le dumping social n’est pas « propre » au secteur routier. A l’instar de Fernand Huts qui se bat depuis des années pour affaiblir le statut des ouvriers portuaires, nous observons dans les secteurs maritimes des sociétés qui organisent le dumping social, par exemple dans les services de remorquage. Nous ne cesserons jamais de lutter contre ce genre de pratiques.


L’UBT souhaite stopper cette dérégulation et cette libéralisation, combattre le dumping social et se battre pour une chaîne de transport équitable. Ce dernier point nécessite une réglementation claire à laquelle tout le monde se tient. Pour employer une expression moderne, un « level playing field ».


Cela signifie également que les multinationales et les maîtres d’ouvrage doivent rendre compte de ce qui se passe dans leur chaîne d’approvisionnement. L’époque où ils sous-traitaient des tâches sans se soucier des conditions de travail et de rémunération dans leur chaîne de transport est révolue ! L’heure de la « due diligence » a sonné, les maîtres d’ouvrage doivent assumer la responsabilité des dysfonctionnements de leur chaîne d’approvisionnement.

L’UBT est et reste le syndicat de référence pour le secteur intégré du transport et de la logistique. Cela requiert une attitude offensive qui va au-delà de la défense des positions acquises.


Nous faisons grand cas des « nouveaux » acteurs du secteur tels qu’Alibaba, Amazon, Deliveroo, Uber, etc. Leurs travailleurs ont droit à une défense syndicale. L’UBT défendra les droits des travailleurs de ces multinationales. En outre, nous devons combattre le business model de ces entreprises de l’intérieur en nous battant pour de meilleures conditions de travail et de rémunération pour les ouvriers de plate-forme et le personnel de l’e-commerce.


L’économie de plate-forme, Uber et Deliveroo en tête, constitue une nouvelle réalité dans le secteur du transport. L’UBT continuera de développer des modèles d’organisation adaptés en vue d’adopter une réaction adéquate face à ces champions de la dérégulation et à l’organisation des « esclaves modernes » du marché du travail. Concrètement, cela signifie que nous mettons en œuvre nos résolutions de congrès et que nous organisons et syndiquons les (faux) indépendants individuellement dans la pratique. C’est ce que nous avons fait dans le cadre de l’accord que nous avons conclu avec Uber.


La négociation ne s’impose pas seulement avec les nouveaux acteurs du marché. Des liens de coopération doivent également être établis avec les fédérations patronales avec lesquelles nous négocions depuis des années dans les commissions paritaires en vue d’obtenir une « safe rates charter » fixant des tarifs minimums pour le transport. Une autre façon d’éradiquer le dumping social dans le secteur.


En Belgique, les collègues du SETCa veulent également avoir leur part du gâteau dans la croissance de notre secteur et livrent une concurrence qui est toujours basée sur le concept (dépassé) du statut de logisticien. Ils entendent convaincre le secteur d’accorder le statut d’employés à ses travailleurs. Cette tendance se dessine aussi à l’échelle internationale, où UNI Europa et UNI Global mènent une politique assertive dans la chaîne logistique. Pour l’UBT, c’est inacceptable. Nous avons l’ambition d’organiser l’ensemble des travailleurs du secteur du transport, indépendamment de leur statut.