L'UBT veut tout le monde à bord, même les plus petits (secteurs, centrales)

L’UBT est la plus petite centrale de la FGTB. Cela ne signifie pas que nous ne méritons pas notre place au sein de la FGTB. Le nombre d’affiliés ne veut pas tout dire. Il ne faut pas sous-estimer notre pouvoir syndical. Lors des mobilisations, l’UBT combat souvent dans la catégorie de poids supérieure. Les plus grands syndicats affichent souvent la mobilisation la plus faible.


Nous avons également des secteurs importants et plus petits au sein de l’UBT. Les membres de l’UBT travaillent pour la plupart dans le secteur logistique et le transport. Des secteurs « plus petits » comme le secteur du déménagement ou des taxis ont également leur place au sein de l’UBT, aujourd’hui comme demain.


Notre collaboration avec la FGTB Métal flamande avait été fixée dans une convention de coopération en 2017, 2018 et 2020. L’évaluation de cet accord de coopération est positive en termes de formation des militants, de communication, d’informatique, de travail intérimaire, etc.


Toutefois, la collaboration peut aller bien plus loin et être nettement améliorée. C’est notamment le cas en ce qui concerne les achats communs, le suivi de la politique interprofessionnelle, etc

Le véritable défi réside dans l’élaboration d’une action politique commune, que ce soit vis-à-vis de la FGTB ou du monde politique. De même, la coopération dans nos sections peut être améliorée.


Si nous voulons donner un nouvel élan à la collaboration, cela doit également se traduire par des structures adaptées.

Nous proposons ce qui suit à la FGTB Métal :


  • Les deux centrales continuent de travailler dans leurs structures actuelles.
  • Des conventions sont établies sur les domaines dans lesquels la collaboration se poursuivra à l’avenir et sur les nouveaux domaines qui viendront s’ajouter. Les structures communes déjà créées précédemment prennent réellement des décisions au sujet des éléments précités.


À ce jour, il n’a pas été possible d’établir une convention de coopération avec la MWB pour Bruxelles et la Wallonie. Nous estimons néanmoins que les deux centrales sortiraient gagnantes d’une telle collaboration. Il nous appartient de réactiver les contacts afin de réaliser plus de synergie avec la MWB.

L'UBT négocie quand c'est possible et se bat quand c'est nécessaire

L’UBT est une organisation syndicale au sens propre du terme. Notre objectif est d’améliorer les conditions de travail et de rémunération de nos affiliés. D’obtenir des résultats. De pousser le gouvernement à appliquer une politique sociale et le patronat à offrir de meilleures conditions de travail et de rémunération.


En d’autres termes, nous négocions afin de réaliser des progrès pour les membres que nous représentons, ce qui signifie également que nous visons des accords équilibrés. Nous investissons dans la concertation sociale, nous pensons que le dialogue social est le moteur du progrès pour nos membres. Nous négocions donc quand c’est possible, mais nous nous battons quand c’est nécessaire.


La concertation et l’action ne sont pas des contraires. Un syndicat puissant est nécessaire pour mettre la pression. Et lorsque la pression s’impose, l’action est tout indiquée.


L’UBT n’est pas un parti politique. Nous travaillons indépendamment de tout parti politique. Nous allons développer notre politique syndicale sans ingérence de l’extérieur.


Nous sommes toutefois convaincus que notre syndicat a besoin d’un relais politique. A cet effet, nous collaborons avec tous les partis démocratiques et progressistes qui soutiennent nos revendications.

Nous sommes également partisans d’une action commune socialiste forte avec la mutualité socialiste (Solidaris) et les partis politiques socialistes (le Vooruit et le PS). Nous partageons plus de cent ans d’histoire avec eux.


Ce relais politique signifie que nous collaborons avec des partis qui souhaitent participer à la politique et ainsi mettre en œuvre leur programme. Les partis aiguillons qui véhiculent des messages populistes n’offrent aucune perspective de progrès.


Dans le même temps, l’UBT appelle à mettre fin aux divergences du côté gauche du spectre politique. Les partis de gauche consacrent souvent trop d’énergie à s’affronter, ce qui profite seulement à la droite (voire à l’extrême droite).

L'UBT continuera se battre pour les droits acquis et l'acquisition de nouveaux

La loi Major


  • La loi Major est un système grâce auquel des ouvriers portuaires correctement formés sont et restent disponibles indépendamment de la conjoncture.
  • L’UBT a combattu les nombreuses atteintes au statut, à la fois de la part des instances européennes et d’une petite partie du patronat portuaire sous la direction de Fernand Huts, en menant des actions, mais aussi en négociant de manière raisonnable.
  • Nous continuerons de le faire, car il n’est pas nécessaire de modifier des systèmes qui fonctionnent bien pour maintenir le rôle économique de nos ports. En effet, les ports belges ont été en croissance ces dernières années.


Flexibilité sous contrôle syndical


  • La flexibilité est une nécessité dans les secteurs. Nos ports ne sont jamais à l’arrêt. Les entreprises logistiques ne peuvent se passer du travail de nuit et de week-end. Les bateaux naviguent sans interruption.
  • L’UBT est consciente que les secteurs du transport ont besoin de flexibilité. Celle-ci ne peut toutefois pas être imposée de manière unilatérale, elle doit faire l’objet d’une négociation. L’UBT ne dit pas non à une flexibilité établie dans des CCT. A cet égard, il est essentiel que la flexibilité soit rémunérée et que les travailleurs concernés aient des garanties en termes de repos et de vie de famille.


Numérisation et automatisation


  • La numérisation et l’automatisation ont une grande incidence dans les secteurs du transport. Des applications numériques font leur apparition dans tous les secteurs de l’UBT. Cela va des véhicules (semi-)autonomes au travail de plate-forme en passant par les bateaux pilotés à distance et les terminaux numériques. Cette évolution est irréversible. Elle doit cependant être sociale.


Dumping social


  • Dans la lutte contre le dumping social, une législation claire et sans équivoque est nécessaire. Elle doit organiser un « level playing field » pour les travailleurs et les employeurs. Mais cela ne suffit pas. La diligence raisonnable (due diligence) doit mettre les employeurs et surtout les maîtres d’ouvrage face à leurs responsabilités.
  • Ces maîtres d’ouvrage (les economic employers) doivent assumer la responsabilité de ce qui se passe dans leur chaîne d’approvisionnement. Des accords internationaux, pouvant être contrôlés par les syndicats, sont un moyen d’y parvenir. Le système des inspecteurs de l’ITF dans les secteurs maritimes en est un exemple.


Réchauffement de la planète


  • Seuls les disciples de Donald Trump nient encore le réchauffement climatique. De plus en plus de personnes sont conscientes du phénomène et de ses conséquences énormes pour l’être humain et l’environnement. Vagues de chaleur, inondations et élévation du niveau de la mer sont autant de conséquences visibles. On se tourne souvent vers le secteur du transport lorsqu’il s’agit de s’attaquer à ce problème. A lui seul, le secteur maritime est responsable d’émissions égales à celles de l’Allemagne. Les déplacements en avion ont un impact considérable sur notre empreinte écologique.
  • Il faut s’attaquer à ce problème, dans l’intérêt de tous les travailleurs (du transport) et non à leur détriment. Il appartient aux industries polluantes de régler la facture, pas aux personnes qu’elles emploient. Surtout pas si cela s’accompagne de pertes d’emplois. C’est pourquoi nous devons inciter le monde politique et l’industrie à soutenir et à mettre en œuvre l’innovation. Il faut investir dans des manières moins polluantes d’organiser le transport.
  • Par ailleurs, le secteur du transport n’est pas seulement une partie du problème, il est aussi une partie de la solution. Des transports en commun suffisants et bon marché, l’électrification et l’innovation dans les aéroports, les ports, le transport routier, ... l’intermodalité, ... contribuent à la durabilité.

Les jeunes et les femmes ont leur place au sein de l'UBT

Un syndicat doit être tourné vers l’avenir. Si nous n’accueillons pas de jeunes au sein de l’UBT aujourd’hui, nous serons confrontés plus tard à un essoufflement, un manque de renouveau, etc. On dit souvent que les jeunes sont l’avenir. Ce n’est pas vrai. Les jeunes sont le présent du syndicat et doivent donc être impliqués dans le travail syndical d’aujourd’hui. Cela signifie que l’UBT soutient la FGTB dans la mise en place d’activités en faveur des jeunes sans emploi. Cela signifie aussi que l’on implique des jeunes dans le fonctionnement syndical de l’UBT et que l’on met régulièrement sur pied des activités pour les jeunes ouvriers du transport.


Nos secteurs restent encore trop souvent des secteurs masculins. Les femmes sont sous-représentées lorsqu’il s’agit de travailler dans le transport. Ce constat est lié en partie à un manque d’efforts pour rendre nos secteurs neutres du point de vue du genre. Manque d’installations sanitaires, violence et intimidation sur le lieu de travail, machisme, autant d’éléments qui gardent fermées les portes des secteurs du transport. L’UBT s’emploie à ouvrir ces portes. La tolérance zéro face à la violence et à l’intimidation, des conditions de travail adaptées pour les hommes et les femmes, etc. sont des éléments importants de notre programme.

L'UBT poursuivra la lutte contre le populisme et le fascisme

Dans la société actuelle, nous sommes confrontés à un glissement à droite, au populisme, voire au fascisme. Les partis politiques d’extrême droite gagnent en popularité, même après des personnes actives. Pourtant, ces partis veulent faire disparaître les acquis de l’État-providence, limiter ou supprimer les droits syndicaux, etc.


Dans notre syndicat, on doit appliquer la tolérance zéro pour toute forme de xénophobie, de racisme, de discrimination … Tout le monde est le bienvenu, indépendamment du sexe, de la race, de la couleur de peau, de l’orientation sexuelle, des croyances religieuses… Celui qui n’accepte pas cela n’est pas le bienvenu dans notre organisation.


Aussi l’UBT continuera-t-elle de lutter pour faire du 8 mai un jour férié payé officiel. Lors de toute réunion de l’UBT et dans le cadre de la formation syndicale, nous attirerons l’attention sur les dangers du glissement à droite et du populisme. Nous continuerons de soutenir les initiatives citoyennes freinant le glissement à droite et le populisme.

Réflexion mondiale, action locale

Le transport est, par définition, une activité internationale. Les camions n’arrêtent pas de rouler à la frontière, les bateaux font le tour du monde, des décisions sur les terminaux portuaires sont souvent prises de l’autre côté de la planète, des multinationales du transport ont une stratégie mondiale et européenne. Les syndicats doivent y apporter une réponse internationale.


Actuellement, l’UBT joue un rôle de premier plan dans le syndicat du transport international et européen. A la fois dans les structures faîtières et dans les sections.

Vu la mondialisation croissante, l’UBT continuera sur cette voie.


Nous devons avoir l’ambition de réaliser un secteur du transport équitable à l’échelle européenne et mondiale et de mettre sous pression les instances internationales telles que l’OIT, le TUAC, la MLO ou la Commission, le Conseil et le Parlement européens pour atteindre cet objectif.

La présidence de l’ETF aux mains de l’UTB renforce notre impact international et offre à notre centrale des opportunités de participer à des projets internationaux et d’entretenir des contacts bilatéraux avec des syndicats partageant nos opinions.


Aussi l’UBT continuera-t-elle de soutenir des initiatives visant à rassembler des syndicats de gauche afin de mettre une empreinte progressiste sur l’activité syndicale internationale par le biais du groupe de réflexion des « lefties ».


De même, l’UBT continuera de miser sur des projets de coopération concrets dans les pays en développement. Soutenir des syndicats naissants dans des pays où l’activité syndicale est entravée par les gouvernements et les employeurs constitue une contribution à la lutte contre le dumping social à l’échelle mondiale.